Par Jeremy Daniel
(Tiré de La prise en passant, vol. II, no 2, automne-hiver 2016-2017)
Cette rubrique vous propose d’améliorer ou de réviser vos connaissances en matière de notation de parties. En effet, il est indispensable de savoir les noter, entre autres lors des tournois, où la feuille de match est la seule trace « légale » de la partie, ou pour être à même de bien comprendre les livres échiquéens. Il existe plusieurs types de notation. La plus répandue est la notation algébrique, abrégée ou complète. Certains ouvrages emploient plutôt la notation descriptive (par exemple, dans My 60 best games de Fisher).
Ici, je parlerai uniquement de la notation algébrique, abrégée ou complète, seule reconnue par la Fédération Internationale des Echecs (FIDE).
La notation complète est plus simple à comprendre pour les débutants mais elle est plus longue à écrire. Dans bien des livres, les variantes principales sont données par la notation algébrique complète et les variantes secondaires par l’algébrique abrégée.
Pièces et cases
Une case est désignée par sa colonne et par sa ligne, soit par une lettre et par un chiffre. On note toujours la lettre avant le chiffre (et donc la colonne avant la ligne).
- Le cavalier est désigné par un C
- Le fou est désigné par un F
- La tour est désignée par un T
- La dame est désignée par un D
- Le roi est désigné par un R
- Il n’y a pas d’abréviation pour le pion.
Dans la notation algébrique abrégée, on écrit l’initiale de la pièce déplacée suivie de la case d’arrivée. Ainsi, pour un cavalier qui se déplace de g1 en f3, on écrira Cf3.
Pour un pion qui se déplace de e2 à e4, on écrira simplement e4 (pas d’initiale pour le pion).
La différence de la notation algébrique abrégée avec la complète est que, dans la complète, on écrit la case de départ et celle d’arrivée, avec un trait d’union entre ces deux cases.
Ainsi, le déplacement d’un fou de e5 à b5 se note Fe2-b5 en algébrique complet, comparativement à Fb5 en algébrique abrégé.
Le roque, la prise, l’échec et le mat
Le petit roque se note O-O et le grand roque O-O-O. On utilise aussi, comme c’est le cas dans les parties présentées dans ce bulletin, les symboles 0-0 et 0-0-0, qui se perçoivent mieux à la synthèse vocale.
Pour la prise, on met un « x » entre l’initiale de la pièce et la case d’arrivée (C’est-à-dire la case où était la pièce capturée). Une dame en e2 qui capture une tour en e7 se notera donc Dxe7 (Ou De2xe7 en algébrique complet).
Si c’est un pion qui prend une pièce ou un pion adverse, on doit écrire la colonne dans laquelle se trouve ce pion avant le « x ».
Par exemple, si un pion en e4 prend un pion adverse en d5, on écrit exd5 (ou e4xd5 en algébrique complet).
L’échec se note + ; le mat # (ou parfois ++).
La promotion et la prise en passant
La promotion d’un pion se note en écrivant le coup du pion puis l’initiale de la pièce en laquelle le pion se promeut. Par exemple, un pion en a7 capture un cavalier en b8 et se promeut en dame. On note alors axb8D.
Pour la prise en passant, on écrit e.p. (pour « en passant ») derrière la prise. Exemple : un pion blanc en d5 prend un pion noir qui vient d’arriver en e5. On écrit dxe5 e.p.
Lorsque deux pièces peuvent aller sur une même case…
Dans certaines positions, il arrive que deux pièces de même nature et d’un même camp peuvent se rendre sur la même case. Dans ce cas, on ajoute la lettre ou le chiffre de la case de départ de la pièce, pour qu’il n’y ait aucune confusion possible.
Deux tours blanches en d8 et en d1. Celle en d8 veut se rendre en d7. On doit écrire T8d7.
(En effet, indiquer la colonne par Tdd7 ne servirait à rien puisque cette notation peut convenir aux deux tours).
Deux cavaliers noirs en e7 et en g8. Celui en g8 veut aller en f6. On écrit alors : Cgf6 ou C8f6.
(En effet, il n’y aucune confusion possible puisque les cavaliers ne se trouvent ni sur la même colonne, ni sur la même ligne. On préfèrera néanmoins la première notation.)
Numéros de coups et symboles de jugement
Enfin, pour permettre de retrouver rapidement un coup, on note le numéro de celui-ci avant le coup blanc, suivi d’un point ; exemples :
1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fc4 Fc5.
Si on commence la notation par un coup noir, on inscrit .. au lieu du simple point. Ainsi, si on en veut pas écrire le premier coup blanc, on notera 1.. e5 2.. Cf3
D’autres symboles sont utilisés dans la littérature échiquéenne. Cependant, ils ne servent pas à noter les coups mais à exprimer un jugement :
- ! (point d’exclamation) pour un bon coup.
- !! (deux points d’exclamation) pour un très bon coup difficile à trouver.
- ? (point d’interrogation) pour un mauvais coup.
- ?? (deux points d’interrogation) pour un très mauvais coup.
- !? (point d’exclamation suivi de point d’interrogation) pour un coup intéressant.
- ?! (point d’interrogation suivi de point d’exclamation) pour un coup douteux, dont les suites ont été mal envisagées.
Notation des résultats :
- 1-0 pour un gain blanc.
- 0-1 pour un gain noir.
- 0,5-0,5 pour une partie nulle.
Source : texte extrait et adapté de http://universechecs.free.fr/notation.html